Colmar : Le 10 août 1979, un incendie détruit le parc des expositions

Le 10 août 1979, à 1 h 37 précise, les pompiers de Colmar reçoivent un appel : la Foire aux vins est en feu. De garde, le lieutenant Bernard Lienhard est le premier officier sur place.

Même 32 ans plus tard, quand on a vécu un incendie comme celui du parc des expositions de Colmar, dans la nuit du 9 au 10 août 1979, on ne l'oublie pas. D'autant plus quand on était officier de garde chez les sapeurs-pompiers de Colmar.

Colmarien d'origine, Bernard Lienhard a commencé sa carrière de pompier en 1972, au grade de sapeur. Après le concours d'officier, il devient sous-lieutenant en 1978, puis lieutenant. Dans la nuit du 9 au 10 août, il est de garde. « À 1 h 37, nous avons eu le premier appel comme quoi un incendie s'était déclaré à la foire aux vins, raconte Bernard Lienhard, jeune retraité. Quand je suis passé au standard, j'ai croisé l'équipe qui rentrait de son tour de ronde au parc-expo ».

À l'époque, la caserne était encore rue de la Grenouillère. Au volant du véhicule de commandement, le lieutenant dit avoir mis « entre cinq et six minutes » pour arriver à la foire. Depuis le centre-ville, « on ne voyait rien », dit-il. Sur place, Bernard Lienhard constate que les flammes sont situées à la jonction du hall avec le cabaret colmarien. Quand il pénètre dans le parc, l'officier prend conscience de l'ampleur du feu. « Toute la partie Nord du hall (celle proche du théâtre de plein air, N.D.L.R.) brûlait », se souvient-il. La chaleur est déjà si forte que les pompiers déplacent leurs véhicules, jusqu'à alors garés tout près du hall.

« Le feu s'est développé d'une façon ultrarapide, assure Bernard Lienhard. En cinq minutes, le hall était complètement embrasé ». Un peu plus tard, c'est le toit qui s'effondre. Le jeune officier a alors vécu une scène « très marquante » : « des rouleaux de feu se déversaient depuis le hall vers l'artisanat (qui se trouvait là où il y actuellement le parc de plein air et de loisirs, N.D.L.R.) ». Les pompiers ont donc décidé de faire la part du feu concernant le hall et de protéger ce qui pouvait être encore sauvé : la halle aux vins, le cabaret colmarien et le théâtre de plein air.

Certains exposants ont également pu sauver des caravanes, grâce à l'armée. Selon Bernard Lienhard, « Comme le 152 e régiment d'infanterie avait un stand à la foire avec des chars, on leur a demandé de rouler sur le grillage de la clôture pour évacuer des véhicules par la route de Strasbourg ». Une route qui avait d'ailleurs été bloquée à la circulation par des policiers et des CRS, sous les ordres du commissaire Wegel. « De toute façon, le rayonnement du feu était tel qu'on ne pouvait même pas rester sur la route de Strasbourg », se rappelle le retraité. Si, d'après l'officier, les forces de l'ordre ont joué un rôle important dans le bon déroulement de l'intervention, la régie municipale n'est pas en reste. « Il y avait assez de poteau d'incendie sur le site du parc-expo pour que nous ne nous posions pas la question du ravitaillement en eau ».

Le jeune officier de l'époque estime avoir beaucoup appris de cet incendie, notamment sur « la vitesse de propagation » et la « gestion opérationnelle ». Quasiment 32 ans plus tard (à deux jours près), Bernard Lienhard a voulu rendre un hommage : « J'ai une grande fierté d'avoir commandé des hommes qui ont tout donné pour combattre ce feu ». Malgré la grosse centaine de pompiers mobilisée sur l'intervention, il n'y a pas eu un seul blessé.

SIRÈNE. L'incendie du parc-expo aurait été la dernière occasion pour les sapeurs pompiers de Colmar d'utiliser la sirène pour « rameuter les troupes ». En 1979, les volontaires ont été équipés de radios télécommandées.

COQUILLE VIDE. Les premiers concerts de la Foire 1979 avaient eu du mal à remplir le théâtre de plein air : 600 spectateurs pour les chanteurs et danseurs de Géorgie, 314 pour Dave. Des chiffres en baisse par rapport à 1978 : les spectacles avaient attiré 2300 personnes en moyenne.

Source http://www.lalsace.fr