vendredi 28 octobre 2011

La Marine teste la veste du futur

Les marins-pompiers de Brest et de Toulon viennent de s'équiper d'une veste d'intervention révolutionnaire, façon pompier du troisième millénaire.

Un pompier qui part au feu a rarement les mains libres; occupé à tenir, lâcher et récupérer le matériel divers qu'il doit emporter avec lui. Le nouvel équipement, tout intégré, concentre un émetteur et sa batterie, un système d'éclairage à LED, des capteurs et des appareils de vision en atmosphère confinée (caméra vidéo et thermique) sur le casque et dans le textile.

Éviter le coup de chaud Il a fallu plus de quatre ans au marin-pompier Luc Brohan et à l'industriel Pascal Barguirdjian (Technisolar-Seni à Saint-Malo) pour mettre au point ce vêtement d'intervention. Le grand danger sur un incendie, c'est le coup de chaud, la montée de la température corporelle qui vous amène au tapis (perte de connaissance) le pompier le mieux protégé, le mieux entraîné du monde. À l'aide de différents capteurs positionnés sur la peau, le pompier et son entourage, via une console de contrôle, peut suivre l'évolution de sa température corporelle ainsi que son taux d'humidité. Au-delà d'une limite établie au cours de tests réalisés en situation extrême, un signal indique au pompier de renoncer et de faire demi-tour. Un capteur de mouvements, également intégré à la veste, émet un signal et informe immédiatement l'opérateur de surveillance. Gaz toxiques et fumées dangereuses sont ainsi détectés par de minuscules capteurs intégrés à la veste. Afin de résister aux fortes températures, il a fallu utiliser des résines et des éléments de protection thermique spécifiques. Particulièrement au niveau de l'émetteur et de la batterie placée sous la veste, au niveau de la poitrine (risque d'explosion à 80 degrés). Une caméra thermique accrochée au casque, développée tout spécialement, aide à décrypter les sources lumineuses en indiquant les températures en temps réel.

Tout voir et tout enregistrer Une caméra miniaturisée, scratchée sur la poitrine, permet de filmer l'intervention en se jouant des puissants contre-jours. Les gendarmes et les policiers l'utilisent déjà en cas d'interpellation de suspects. Enfin, un système de géo-localisation peut être installé à la demande afin de retrouver un élément dans une configuration de bâtiments compliqués, dégradés ou effondrés. La veste a déjà fait ses preuves au centre d'entraînement des marins-pompiers à Brest. Elle rejoindra bientôt les bateaux et les sous-marins. Au compte-gouttes puisque seulement deux exemplaires sont actuellement testés à Brest et à Toulon.

Autour de 5.000 € pièce D'après ses concepteurs, son prix (5.000 €) ne devrait pas être un frein; la somme des éléments séparés qu'utilise un pompier d'aujourd'hui dépassant largement ce budget. Avec l'argument imparable d'une production 100% française, voire bretonne et «entre 200 à 300 emplois à la clé», d'après les inventeurs.

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