Une à une, des voitures recouvertes d’une épaisse couche de suie noire remontent au ralenti du parking souterrain. Au numéro 20 de la rue du Dépôt à Nogent-sur-Oise, cette scène se répète une grande partie de la matinée, sous l’œil incrédule des résidants des quatre immeubles surplombant le garage.
Mardi, peu avant minuit, un véritable brasier s’est déclaré au sous-sol dans ce parking privé de 2000 m2, qui abrite jusqu’à cent véhicules.
En début de matinée, la fourrière est à pied d’œuvre pour évacuer les véhicules plus ou moins épargnés par le feu. Les pompiers de Nogent, Montataire, Creil, Compiègne, Senlis, Liancourt et Mouy ont été mobilisés une grande partie de la nuit. Avec les policiers de Creil, ils peuvent établir que le feu a initialement ravagé six voitures et trois motos, avant de se propager dans l’ensemble du sous-sol et de provoquer des dégâts considérables. Cent six personnes résidant dans les quatre immeubles — pour certains locataires, pour d’autres copropriétaires — situés autour du parking ont dû être évacuées aux alentours de minuit, et rassemblées face à la mairie de Nogent.
L’incendie pourrait être d’origine criminelle
« Tout s’est déroulé dans le calme, il n’y a pas eu de blessés ni de mouvement de panique », relate un agent de police municipale. Seule une personne âgée, incommodée par les fumées, a été transportée à l’hôpital de Creil. Les causes précises du sinistre n’ont pas encore été élucidées, mais « tout porte à croire que les causes de l’incendie seraient malintentionnées », selon une source proche de l’enquête.
L’enquête en cours est évidemment rendue difficile par l’état des lieux, d’autant plus qu’une canalisation d’eau a été rompue pendant l’incendie et a provoqué une inondation du parking. Plusieurs résidants étaient encore sans eau courante hier midi. Ils n’avaient pu regagner leur logement qu’en début de matinée.
Dans la matinée, ces Nogentais encore sous le choc se relayaient pour remonter les derniers véhicules du parking. Les parois noircies par les flammes, l’électricité coupée et les débris qui jonchaient le sol avaient transformé le souterrain en un antre angoissant. Armé d’une lampe torche, un habitant observait, atterré, les dégâts : « C’est la première fois que ça arrive ici, même s’il y a déjà eu quelques actes de vandalisme. C’est à proximité immédiate de ma voiture et de ma moto que l’un des incendies est parti. » Gabriel Amoyal, directeur général d’Immobilier conseil, qui gère le parking, est scandalisé. « C’est irréel, s’il est avéré que c’est un incendie volontaire, c’est criminel, car il y a des gens qui vivent au-dessus du parking, tout aurait pu brûler! »
Après une brève inspection de l’espace plongé dans la pénombre, Gabriel Amoyal ainsi que d’autres résidants se sont rendus ensemble au commissariat de Creil pour y déposer plainte.
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