Feux de forêt : la Réunion va s'allier avec le sud de la métropole

Plus de 2 800 hectares détruits lors du dernier feu au Maïdo. « Plus jamais ça », a-t-on envie de dire. Partant de ce principe, le SDIS de la Réunion devrait bientôt rejoindre l’Entente pour la forêt méditerranéenne. Une coalition des départements du sud de la métropole pour lutter contre les feux de forêt.
S’allier avec les meilleurs spécialistes des feux de forêts. Après la double catastrophe du Maïdo en 2010 et 2011, le conseil général, la préfecture et le Sdis (service départemental d’incendie et de secours) de la Réunion disent vouloir « apporter des réponses de fond ». Et pour y parvenir, un rapprochement est opéré avec l’Entente pour la forêt méditerranéenne. Créé en 1963, cet établissement public regroupe aujourd’hui quatorze Sdis du sud de la France métropolitaine, 14 conseils généraux ainsi que la collectivité de Corse. Des régions régulièrement ravagées par les feux de forêts. Depuis bientôt quarante ans, ces pompiers installés à Gardanne ont acquis un savoir-faire inégalé. « L’Entente assure quatre types de missions, explique le colonel Robert Bardo, son directeur général qui était intervenu au Maïdo en novembre dernier. Il s’agit d’un travail d’information et de prévention dans les feux et les risques naturels majeurs, de formation des personnels avec notre école d’application de la sécurité civile, d’études et de recherches sur l’évolution des matériels et, enfin, dans le domaine des nouvelles technologies et de la cartographie et des modélisations. » Pour préparer une future adhésion, Nassimah Dindar, le préfet Michel Lalande, des membres du conseil d’administration du SDIS ainsi que son directeur se sont rendus hier au domaine de Valabre, siège de l’Entente. Avant cette adhésion officielle, des pompiers réunionnais effectueront en mai prochain une formation avec les spécialistes de l’Entente, « véritable université des feux de forêt », se félicite le conseil général. A terme, des pompiers réunionnais pourraient également être amenés à intervenir sur les feux de forêt en métropole afin de s’aguerrir à ce type de mission. L’adhésion de la Réunion à l’Entente devrait donc se solder par un transfert de compétences et de technologies au profit de la Réunion. « L’ambition est aussi de créer une entité de formation dans votre département qui pourrait avoir un rayonnement régional dans l’océan Indien, notamment à Mayotte et à Madagascar », précise le colonel Bardo.

Préparer l’installation du PélicandromeAutre volet du séjour, la délégation réunionnaise a visité la base aérienne de la Sécurité civile à Marignane ainsi que l’état-major de la zone de défense Sud. Car il s’agit de préparer l’installation du futur pélicandrome de Pierrefonds qui accueillera l’appareil aérien de lutte contre les incendies durant la saison à risques. Le choix de cet appareil n’est pas encore figé. Les élus réunionnais et le préfet ont fait le tour des moyens de la Sécurité civile : hélicoptère Puma, Dash-8, Tracker et Canadair. Seule certitude : ce dernier type d’avion n’est pas adapté à notre île. « C’est une mission riche, importante et instructive », observe le conseil général. Aujourd’hui, la délégation réunionnaise se rendra au siège de la Sécurité civile à Asnières. Le programme officiel n’indique pas s’il sera question, en aparté, du sort du colonel Jacques Vandebeulque, directeur du SDIS 974, contesté à la fois par les élus et le personnel pour son management. Encore plus depuis l’épisode de l’inauguration de la nouvelle caserne de la Possession où les dissensions entre la présidente et son directeur étaient apparues au grand jour. Au milieu, la préfecture a comme l’impression d’être prise entre deux feux. Selon nos informations, le colonel Vandebeulque aurait émis le choix de partir en postulant en métropole. Un choix qui, finalement, pourrait arranger tout le monde et épargner une nouvelle crise au Sdis de la Réunion

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