lundi 2 avril 2012
Pont-Saint-Mamet : 70 hectares ont brûlé
En l'espace de 24 heures, 120 pompiers ont dû faire face à deux grands feux d'origine suspecte
«Lorsque je suis allée chercher mon pain vers midi à Pont-Saint-Mamet, il y avait deux voitures de pompiers près d'un feu qui semblait maîtrisé. Deux heures après, il avait traversé la forêt et était en face de ma maison ! » Barbara Cohen, qui habite au lieu-dit les Vessals, était hier soir encore toute retournée, alors que le feu qui a ravagé 40 hectares dans le secteur de Douville était enfin maîtrisé. L'incendie s'est déclenché en début d'après-midi. Les pins et la végétation de la forêt du Landais se sont embrasés pour une raison encore inconnue. À quelques centaines de mètres en contrebas, là où habite Barbara Cohen, la route nationale 21 a même dû être coupée. Les flammes sont en effet arrivées jusqu'en bordure de route. Pour maîtriser cet incendie de grande envergure, 120 pompiers de Dordogne, mais aussi de Lot-et-Garonne et de Gironde, ont été mobilisés.
« C'est archi-sec »
Un poste de commandement a été mis en place au lieu-dit les Noyers. De là, le colonel Colomès, avec à ses côtés le préfet, a supervisé les opérations. Celles-ci ont été d'envergure, puisque des avions bombardiers d'eau Tracker qui ont décollé de la base de Mérignac ont survolé la zone à plusieurs reprises.
Un chemin a servi de pare-feu. Mais, dans cette partie boisée, il n'existe pas de pistes assez larges, ce qui a rendu l'intervention des pompiers difficile, alors que le feu se propageait dans le massif qui s'étend sur les communes de Douville, Campsegret et Montagnac-la-Crempse.
« J'ai vu les premiers Tracker un peu avant 2 heures. Ils ont survolé cinq ou six fois la zone avant de lâcher leur poudre rouge pour arrêter les flammes », témoigne Max Cougouille, de la ferme animalière du Touron.
Plus haut, sur la RN 21, ses voisins, les frères Filet, s'inquiétaient : « On a un élevage de 150 sangliers à côté. Si le feu franchit la route, qu'est-ce qu'on fait ? » se demandaient-ils. Ils n'étaient pas pour autant surpris : « Ce coin de forêt n'est pas entretenu. Et comme c'est archi-sec, il fallait s'y attendre. »
Des départs simultanés
La Dordogne était d'ailleurs placée ce week-end en risque incendie « très sévère » en raison des conditions météorologiques. Mais l'origine de l'incendie n'est pour l'instant pas déterminée. Hier, à Douville, la brigade d'intervention criminelle des gendarmes est venue sur les lieux.
Le colonel Colomès comme le préfet se refusaient à émettre le moindre commentaire sur l'origine du feu. Mais celui-ci suscite des interrogations. En effet, il s'est déclenché vingt-quatre heures après celui de Maurens, soit à une vingtaine de kilomètres au sud. Samedi soir, 32 hectares de forêt ont ainsi brûlé, avant qu'une centaine de pompiers arrivent à le maîtriser. Selon nos informations, le feu aurait pris quasi simultanément en trois endroits différents. Dans ce cas, l'origine est considérée comme « douteuse ».
Hier soir, les pompiers s'apprêtaient à passer une deuxième nuit d'affilée dans la forêt du Landais. L'incendie à Douville est maîtrisé, mais ils craignent de possibles reprises de feu.
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