Aix : Incendie à la fac de Lettres d'Aix : plus de 300 personnes évacuées

Un problème électrique pourrait être à l'origine du sinistre qui s'est déclaré hier vers 13h30. Et qui n'a pas surpris grand-monde

"On a bien entendu l'alarme incendie mais vous savez, ici, si on devait paniquer à chaque fois qu'on entend une alarme ou qu'un pan de mur menace de tomber, on ne serait plus jamais en cours ! C'est la fac de Lettres, ici." Cet étudiant regarde avec fatalisme les pompiers grimper dans le bâtiment du secteur A.

"On a cru à un exercice, comme d'hab' alors on ne s'est pas trop pressées pour sortir ".Elisabeth et Marion, étudiantes en Licence II, ont quitté précipitamment le cours de "compréhension orale", interrompu par un incendie, un vrai, qui s'est déclaré dans une salle du deuxième étage du bâtiment du secteur A (côté voie ferrée) de la faculté de Lettres, avenue Schuman. "Très vite, raconte ensuite Alexandre, un étudiant, on a vu une épaisse fumée noire sortir par les fenêtres". Tellement épaisse, d'ailleurs, que les sapeurs-pompiers, à leur arrivée, ont commencé par chercher le foyer de l'incendie, dans les parties communes au 2e étage. "La fumée sortait par les faux plafonds. Les équipes ont procédé à une reconnaissance cubique des lieux, en inspectant les six faces de la salle", détaille le colonel Vincent Honoré, commandant la caserne d'Aix. Au total, l'intervention va mobiliser une soixantaine de soldats du feu, et une quinzaine d'engins.

Un système électrique "particulièrement vétuste"Très vite, les équipes vont casser des faux plafonds pour situer l'origine du feu, puis progresser dans les salles, les bureaux, et localiser le foyer : une salle faisant office de tisanerie. C'est là, après avoir éteint les flammes et "noyé" le feu, que les pompiers découvriront ce qui s'apparente au point le plus chaud de l'incendie. C'est là aussi, que se trouvaient un frigo et un four micro-ondes, complètement détruits par le feu et dégagés par les pompiers.
Au pied de l'immeuble, les centaines d'étudiants, professeurs et personnel, posent l'oeil sur les appareils électroménagers calcinés et posés sur le bitume noirci : "On pense forcément un problème électrique...", soupire un étudiant. Le directeur du département de géographie, prévenu de l'incendie vers 13h45 par téléphone, et qui attend d'en savoir davantage, ajoute : "À cet étage, le système électrique est particulièrement vétuste. Ça a sauté tout l'hiver alors on ne s'affole plus. Ce matin encore, on a eu des problèmes avec le système électrique". Pour autant, les causes de l'incendie n'ont pas encore été déterminées avec précision...
"Tous les moyens de sécurité ont fonctionné, se réjouit le colonel Honoré : alarme, portes coupe-feu, évacuation du public par le personnel de sécurité. Nous avons, pour notre part, pris de nombreuses précautions car si on laisse le feu continuer, dans ces conditions, on risque un embrasement généralisé en raison de l'accumulation des fumées". Le risque d'accident thermique évacué, et tout danger de reprise écarté par les pompiers, c'est une entreprise de déblai qui devait ensuite se rendre sur place. Hier, les étudiants et le personnel n'ont pas réintégré les locaux. Au 2e, quelques salles ont été très endommagées par l'incendie.

"Une réhabilitation complète prévue"La vétusté des bâtiments et le besoin impérieux de procéder à des travaux sont bien entendu, pris en compte par les responsables. "Ce bâtiment précis va justement faire l'objet, dans le cadre de l'opération Plan campus, d'une réhabilitation complète : les façades, la circulation intérieure mais aussi le système d'évacuation...", indiquait hier Hervé Isar, le vice-président chargé du Patrimoine à l'Université.
"L'entreprise qui effectuera les travaux est en train d'être choisie", poursuit Hervé Isar. "Nous espérons que les travaux pourront débuter dans moins d'un an. Et que les étudiants et le personnel pourront prendre possession d'un bâtiment réhabilité dans les meilleurs délais". Une opération d'envergure, attendue de tous et de longue date.
Hier, la chaîne de secours et d'évacuation a particulièrement bien fonctionné. Les quelques 300 personnes qui se trouvaient dans le bâtiment ont été évacuées en quelques minutes.

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