dimanche 22 juillet 2012

Pyrénées-Orientales: une trentaine d'incendies, des touristes évacués au Perthus

Une trentaine d'incendies attisés par un vent violent ont ravagé ce week-end des centaines d'hectares de végétation dans les Pyrénées-Orientales et le plus spectaculaire, aux abords du village franco-espagnol du Perthus, a nécessité dimanche l'évacuation de touristes.
Le feu a également provoqué des dizaines de kilomètres de bouchons sur la route et la liaison France-Espagne a été suspendue vers 12h30 sur l'autoroute A9 et la D900 qui relient Perpignan à la Catalogne espagnole, la fumée affectant la visibilité, selon les pompiers.
Le feu est parti d'un parking du Perthus, côté espagnol, et a atteint le fortin, sur le site touristique du fort de Bellegarde, ancienne garnison fortifiée du XVIIe siècle juchée sur un piton rocheux qui surplombe à la fois la France et l'Espagne. La tramontane soufflant à 90 km/h avec des rafales plus fortes a ensuite poussé les flammes vers l'Espagne.
Le feu est contenu du côté français, mais continue de progresser dans la province catalane de Gérone, selon les pompiers des Pyrénées-Orientales qui redoutent que le vent change de direction et rabatte les flammes vers la France.
Aucun blessé n'avait été recensé par les service de secours mais les vacanciers et les employés des commerces ont été évacués du fort de Bellegarde et du village du Perthus.
Traditionnel point de ravitaillement en alcool et en cigarettes bon marché, les rues du Perthus étaient désertes dimanche après-midi et les commerces inhabituellement fermés. Des nuages de fumées s'élevaient du brasier (10 hectares partis en fumée en France, plus de 100 en Espagne).
En revanche, les habitants du Perthus n'ont pas été contraints de quitter leurs habitations, la commune n'étant pas menacée.
Dans le sens Perpignan-Barcelone, les voies de l'autoroute étaient vides entre la sortie du Boulou et la frontière espagnole, alors que de très longues files de voitures venant d'Espagne se formaient.
D'épais nuages de fumée étaient visibles à des dizaines de kilomètres.
Un groupe d'intervention français était mobilisé dimanche après-midi pour protéger des flammes le village espagnol de Cantallops.
Des renforts ont été envoyés de l'Aude, de l'Hérault, de l'Ardèche et cinq avions bombardiers d'eau ont largué des tonnes d'eau et de produits retardant sur les versants espagnols et français des Pyrénées, a précisé la sous-préfète de permanence, Alice Coste.
Les habitants du Perthus oscillaient entre la désolation de voir partir le paysage en fumée et l'inquiétude.
"C'est très impressionnant", confie Guadeloupe Nunez, employée du Grand-Hôtel Morini, seul établissement du village resté ouvert. Elle se souvient du dernier incendie qui avait frappé Le Perthus, en 1986, et causé des dégâts importants.
Xavier Drobois, propriétaire du restaurant Le Régent, situé dans la rue principale, fait contre mauvaise fortune bon coeur. "On peut faire un tennis sur la route", plaisante-t-il alors qu'un hélicoptère survole le village.
"Avec ce vent, à la moindre maladresse, le feu peut partir très rapidement", a dit le colonel Christophe Landrieau, dont les équipes ont affronté dimanche en fin de journée une dizaine d'incendies. Les pompiers du Roussillon ont dû faire face à plus d'une trentaine de départs de feu depuis le début du week-end.
Une autre incendie avait mobilisé les pompiers ce week-end dans les Pyrénées-Orientales, sur la commune de Bouleternère. Il a été maîtrisé dimanche matin, après avoir ravagé 210 hectares de garrigue et de forêt de chênes.

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