« Ça sentait le brûlé dans tout l’appartement. Puis j’ai vu des volutes de fumée dans le cagibi et les sanitaires. J’ai cru que cela venait de chez moi. J’ai persuadé ma famille d’évacuer. » Une fois dehors, Ouali, un locataire du troisième étage de la tour au 7, rue Dorey aux Résidences, a compris que cet incendie venait du sixième étage.
Il était 16 h 15. La fumée sortait de la fenêtre de la cuisine. Sur une autre façade, côté salle de séjour, le panache de fumée s’élevait jusqu’au quinzième. Ce qui n’a pas échappé à deux adolescents, Anice et Nahel, qui jouait sur leur console de jeux, dans une pièce du septième étage, juste au-dessus de l’incendie. « Nous avons alerté notre mère », disent-ils.
Le temps d’arriver à l’air libre, les deux adolescents ont assisté à l’arrivée de vingt-cinq pompiers de Belfort-Sud et Belfort-Nord, commandés par le lieutenant Bernard Hilt. L’officier de garde a transféré la direction des secours au commandant Olivier Charpy, à son arrivée, et lui-même a rendu compte des opérations au lieutenant-colonel Helleu, directeur du service d’incendie.
Pendant ce temps, la fumée laissait peu à peu la place à de grandes flammes dont la chaleur a provoqué la fonte des volets roulants en PVC sur deux étages.
Ce spectacle inquiétant a persuadé les hommes du feu d’intervenir par l’intérieur avec une petite lance, tandis que la grande échelle était déployée à l’extérieur pour prévenir la propagation du feu. L’intervention rapide a circonscrit le sinistre en quelques dizaines de minutes. Mais les dégâts sont très lourds. Le feu, qui serait né d’une imprudence, peut-être des enfants qui jouaient près du canapé avec un briquet, a dévasté l’appartement et le mobilier. La famille devait en principe être relogée chez des proches. La fumée est montée dans les étages.
« Nous avons entamé des reconnaissances dans tous les logements entre le sixième et le quinzième étage, explique le commandant Charpy. Nous encourageons les familles à rester chez elles. Parallèlement, nous vérifions que personne n’a été incommodé ou intoxiqué. Nous nous sommes aussi inquiétés des locataires qui sont sortis par leurs propres moyens. Pour l’instant, nous n’avons que trois personnes qui ont bénéficié d’un examen dans le véhicule de secours ».
Les reconnaissances se sont poursuivies jusqu’en fin d’après-midi. Elles ont été suivies par plus de deux cents paires d’yeux et par le directeur de Territoire habitat, Jacques Mougin.
Cet incendie a suscité une vive émotion dans cette tour de 75 logements qui a déjà connu d’autres incendies par le passé. Des locataires se souvenaient qu’en 1992, du mobilier abandonné au pied de l’immeuble avait été l’objet d’un acte de malveillance. Le sinistre avait noirci une des façades. Il y a quelques années, un appartement avait été détruit par un incendie accidentel. Chaque fois sans faire de victime.
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