dimanche 24 mars 2013

Thaïlande: 42 morts dans un incendie dans un camp de réfugiés birmans

Thaïlande: 42 morts dans un incendie dans un camp de réfugiés birmans

Au moins 42 personnes sont mortes et des dizaines ont été blessées dans un incendie qui s'est déclaré vendredi dans un camp de réfugiés birmans dans le nord de la Thaïlande. Un camp que le pays voudrait fermer, mais seulement une fois que la situation sera sûre de l'autre côté de la frontière.
"Le dernier bilan que nous avons pu confirmer par talkie-walkie est de 42 morts", a indiqué Narumol Paravat, le gouverneur provincial de la province de Mae Hong Son, ajoutant que ce chiffre risquait d'augmenter au fur et à mesure que les autorités découvraient l'ampleur des dégâts.

Vendredi soir, une responsable du ministère de l'Intérieur avait expliqué qu'une centaine d'habitations de fortune avaient été détruites. "La plupart des morts sont des femmes, des personnes âgées et des enfants. Environ 200 personnes ont été blessées", avait ajouté un autre responsable.

L'incendie s'est déclaré vers 16H (09H GMT) dans le camp de Mae Surin, qui accueille environ 3700 réfugiés dans la province de Mae Hong Son. Il a été maîtrisé au bout de deux heures et pourrait avoir été provoqué par un feu de cuisine.
Une enquête va être ouverte

"Je regrette cet incident, trop de personnes sont mortes", a déclaré dans la soirée le ministre de l'Intérieur Jarupong Ruaengsuwan. Le nombre de victimes "ne devrait pas être si élevé. Je vais enquêter sur les causes de l'incendie".

Il existe une dizaine de camps installés en Thaïlande le long de la frontière birmane, qui abritent des réfugiés ayant fui les combats entre l'armée et les groupes rebelles de minorités ethniques dans leur pays ces dernières décennies.

Ces camps théoriquement temporaires, créés au milieu des années 1980, accueillaient en février quelque 130 000 personnes, dont environ 80 000 ayant le statut officiel de réfugiés, selon le Thailand Burma Border Consortium, le réseau d'ONG qui s'occupe de ces camps. La grande majorité sont des membres de la minorité ethnique karen.
La difficulté de fermer les camps de réfugiés

Après la dissolution de la junte en Birmanie en mars 2011, et l'arrivée d'un gouvernement réformateur d'anciens militaires, la Thaïlande avait annoncé sa volonté de fermer les camps une fois que la situation serait sûre de l'autre côté de la frontière. Le pouvoir birman a depuis signé des cessez-le-feu avec la plupart des rebelles des minorités ethniques, dont l'Union nationale karen (KNU) qu'il combattait depuis des décennies. Mais les réfugiés n'ont pas été renvoyés chez eux.

Il est vrai que la tension entre bouddhistes et musulmans va croissante dans le pays et pose un défi majeur au régime réformateur, au pouvoir depuis l'auto-dissolution de la junte il y a deux ans. Les soldats patrouillaient ainsi samedi la ville de Meiktila, dans le centre de la Birmanie, placée sous état d'urgence après trois jours de violences entre bouddhistes et musulmans qui ont fait au moins vingt morts. Des quartiers entiers de la ville et plusieurs mosquées sont partis en fumée, des corps calcinés jonchaient les rues. Jusqu'à vendredi soir, les forces de l'ordre ont semblé dépassées.
http://www.lexpress.fr

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