Charquemont : Caserne des pompiers soufflée par une étrange explosion

1 h 46, hier matin, à Charquemont : soudain, la caserne des sapeurs-pompiers est soufflée par une énorme explosion. L’origine serait accidentelle.

Les riverains étaient encore sous le choc, hier matin, comme Denis, qui a donné l’alerte : « J’étais chez moi avec des amis quand on a entendu une énorme explosion. On est sorti et on a vu que la caserne avait explosé. Mais, le plus surprenant, c’est qu’il n’y avait ni feu, ni fumée, ni odeur. Rien que le spectacle du bâtiment éventré et des débris projetés partout ». Denis habite à côté de la caserne inaugurée en octobre 2010. Un beau bâtiment, abritant le matériel et la vingtaine de soldats du feu du centre de premier secours desservant prioritairement les 2500 habitants de la commune. Sa réalisation a été financée par le conseil général où siège la mairesse de Charquemont, Christine Bouquin, encore sous le coup de l’émotion. « J’étais rentrée tard de Paris et je venais de m’endormir quand, à 2 h, j’ai été réveillée par le téléphone. C’était le chef de centre, Jean-Luc Sandoz qui m’appelait pour m’informer. Il était très choqué », relate la mairesse. « Les dégâts sont très importants, mais tout sera mis en place pour assurer les secours avec le renfort des centres de Maîche et de Damprichard », assurait Christine Bouquin, hier, à la mi-journée. Le premier magistrat faisait part de son « étonnement, car c’est un bâtiment neuf », mais surtout de sa « satisfaction, car il n’y a pas de victime ». De ses « interrogations enfin, sur les causes de cette explosion ».

Sur place, le commandant Emmanuel Honor, chef du district-Est des sapeurs-pompiers du pays de Montbéliard a fait le point en fin de matinée avec le commandant Manuel Boissière, patron de la compagnie de gendarmerie du pays de Montbéliard. D’après les constatations du technicien en investigations criminelles (TIC) venu de Besançon, il semblait admis, en fin de matinée, que l’explosion était « probablement d’origine accidentelle », commentait le commandant Boissière. « Il n’y a pas de gaz dans ce bâtiment chauffé à l’électricité. Mais on a trouvé une bouteille de butane, intacte utilisée pour le barbecue. Elle fuyait sans doute et une poche de gaz s’est formée dans le petit local renfermant la bouteille, puis le gaz a filtré sous la porte pour rejoindre la partie administrative de la caserne. Vers 1 h 45, les convecteurs électriques se sont déclenchés car il faisait froid. L’étincelle a généré une explosion. Voilà la seule explication à cette heure ». L’officier en tout cas exclut tout acte malveillant. L’explosion n’a pas provoqué d’embrasement, ce qui est très rare confirme le capitaine Michel Gehin, correspondant logistique du SDIS Grand-Est. En outre, « la présence de produits dangereux et de surcroît explosifs est impensable dans une caserne de pompiers où l’on trouve au pire un jerrican de carburant pour les véhicules », assure l’officier. Par chance, les véhicules du centre de secours sont intacts, ainsi que le garage qui les abrite.

Et la partie « alerte » n’a pas été trop endommagée, semble-t-il. L’explosion en tout cas a semé la panique aux abords de la caserne. Dans le lotissement situé derrière la rue du Tacot, plusieurs habitants ont été réveillés en sursaut et sont sortis dans la rue. Ne voyant rien, ils ont cru à un tremblement de terre.

Plus insolite, deux familles qui résident à un jet de pierre de la caserne n’ont rien entendu. C’est le cas des membres la famille Fleury, qui ont été réveillés par les pompiers tambourinant à leur porte à 2 h du matin. Leur maison a eu de la chance : un pan entier du mur du centre de secours a été projeté au seuil de leur propriété, après un vol plané de 30 mètres. Un autre voisin, Stéphane dormait tranquillement avec son épouse Viviane et leurs deux enfants, Noah et Ethan. Ils n’ont rien entendu et personne ne les a prévenus. « En ouvrant la porte de mon garage, ce matin, j’ai vu la façade complètement éventrée, j’ai eu un sacré choc », confesse le chef de famille.






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