jeudi 31 mai 2012

Hommage national, hier, au pompier mort, victime des orages

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Hier, à Aubusson (Creuse), un hommage national a été rendu à Christophe C., le pompier mort en service, victime des orages le week-end dernier. Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, et un millier d'anonymes ont entouré la famille saluant le sacrifice de l'homme et du corps des sapeurs-pompiers.
«C'est bien triste ». Par cette phrase toute simple, l'Aubussonnaise qui se recueille, avenue des lissiers, sur le passage du convoi funèbre, a résumé l'état d'esprit de la ville, hier après-midi. Aubusson, modeste sous-préfecture, rendait hommage à l'un des siens : l'adjudant-chef Christophe C., 37 ans, emporté dans le haut de la ville par le modeste ruisseau du Fôt, transformé soudainement par la volonté d'un orage en puissant torrent.

Jamais sans danger
Christophe, sapeur-pompier volontaire, est mort dans la nuit de samedi à dimanche, peu après minuit. Il venait de s'enquérir de la situation d'une dame âgée dont le rez-de-chaussée de la maison était envahi par l'eau (voir notre édition de lundi).
Hier, plus d'un millier de personnes ont assisté dans la douleur à ses obsèques, en présence de Manuel Valls. Le ministre de l'Intérieur est venu dans la Creuse apporter son soutien à la famille et aux proches de Christophe C., mais aussi à l'ensemble des sapeurs-pompiers de France.
Pour eux, aucune mission, même la plus banale, n'est exempte de danger. Le drame du week-end l'a une fois encore rappelé. Aussi, des délégations de pompiers venues de toute la Creuse mais aussi de l'ensemble du Limousin et de différents autres départements, dont les Charentes et le Loiret, étaient présentes aux côtés d'élus, d'amis et de simples Creusois.
« La douleur nous rassemble », a déclaré le ministre en rendant l'hommage de la République et de la nation au pompier disparu, un « homme réfléchi qui a toute sa vie été animé par la volonté de servir autrui ». Manuel Valls est revenu sur les circonstances du drame, sur le parcours exemplaire d'un homme toujours disponible, qui n'avait de cesse d'améliorer ses connaissances pour être encore plus performant, d'un être doté d'une belle capacité physique et d'une grande aisance intellectuelle.

Au cœur de la cohésion sociale de la République
Bien sûr, Manuel Valls a ajouté qu'aucune parole ne pourrait atténuer la douleur mais que la République se devait d'affirmer sa solidarité envers les proches. Et le ministre d'affirmer : « Les pompiers contribuent à la cohésion sociale de la République ».
La cérémonie officielle s'est déroulée sur le parking de la gare routière, en bordure de la Creuse, qui, un peu plus loin, reçoit les eaux du ruisseau du Fôt qui ont emporté Christophe.
Un lourd soleil chargé d'orages pesait et l'émotion se faisait chaque minute plus forte. Le silence était total, la circulation automobile ayant été déviée. Rien ne rappelait le déchaînement du ruisseau dont le bruit assourdissant, l'autre nuit, avait emporté les paroles de mise en garde de la riveraine.
« Les mots sont souvent impuissants, et parfois vains, confrontés au désespoir de ceux qui restent. Mais, ils sont nécessaires pour réconforter, pour exprimer notre compassion, notre affection et notre amour, à ceux qui en ont tant besoin », avait déclaré, juste avant le ministre, Michel Moine, maire d'Aubusson. « Christophe s'était construit Homme. Tous ceux qui l'aiment et l'aimeront par-delà la mort peuvent être fiers de lui, de ce qu'il fût, de ce qu'il fit ». Les Aubussonnais, en bordure des rues ou à leurs fenêtres, les visages graves, marqués par l'émotion, ont accompagné le cortège jusqu'à l'église où le père François Morin a célébré les obsèques religieuses. À l'entrée dans l'église Sainte-Croix, la sirène a retenti. Elle criait la douleur. n
Mémoire. Aux côtés du ministre, des élus, des pompiers, on remarquait Laurent Daulny, le maire de Dun-le-Palestel. En 1996, il a eu la douleur de perdre, Philippe, son frère, également sapeur-pompier volontaire tragiquement décédé. Il a tenu à être présent, par solidarité. « Personne ne pourra oublier la cérémonie d'Aubusson, ces instants forts. Elle contribuera dans les mémoires à entretenir le souvenir de Christophe. Mon frère, 16 ans après sa disparition, n'est pas oublié. Des manifestations, comme le cross des pompiers, lui rendent hommage. C'est essentiel. Pour moi, il était impossible de ne pas être présent, aujourd'hui ».

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