vendredi 8 juin 2012

Escaudoeuvres : Un vétérant sauve un homme victime d'un arrêt cardiaque

Un homme de 63 ans, victime d'un arrêt cardiaque alors qu'il jardinait, a été secouru par un voisin, à Escaudoeuvres, hier matin. Il a été transféré au centre hospitalier de Valenciennes. Le héros du jour n'est autre que Gérard Hecquet, pompier retraité et formateur en secourisme.


Gérard Hecquet profitait de quelques jours de congés pour planter des fleurs dans ses rocailles. Bien qu'il soit retraité des pompiers, les semaines sont encore bien chargées avec les cours de secourisme qu'il donne maintenant depuis vingt-six ans. Il est bien connu dans le Cambrésis pour ses interventions auprès des jeunes dans les établissements scolaires notamment. Il est d'ailleurs président de l'association de l'AFSC (Association pour la formation des secouristes du Cambrésis) depuis 1989.
Hier matin, alors qu'il est occupé au jardin, une jeune voisine qui le connaît bien sonne chez lui. Elle cherche de l'aide. Un voisin de la rue du 11-Novembre, à deux maisons de là, a fait un malaise dans son jardin et elle craint le pire.
Le secouriste, rodé à l'exercice, se précipite chez la victime qu'il connaît pour le croiser régulièrement. L'homme est allongé, inconscient, dans la pelouse. Sa femme, paniquée, est au téléphone, à côté de lui, avec les secours. Gérard Hecquet analyse rapidement la situation : il s'agit d'un arrêt cardiaque. « J'ai tout de suite pensé au défibrillateur ; il y en a cinq dans Escaudoeuvres. Mais il fallait agir vite. J'ai commencé le massage cardiaque. » En attendant l'arrivée des secours, le pompier retraité enchaîne les « gestes qui sauvent » et qu'il enseigne lui-même depuis des années à ses stagiaires. « Il n'y avait pas de souci au niveau des gestes, mais tomber sur un cas réel, c'est toujours différent. Heureusement, en tant qu'ancien pompier, j'ai appris à garder mon sang froid. » Au bout de quelques minutes de massage, il envisage d'envoyer l'épouse de la victime à la mairie pour ramener un défibrillateur. « Mais j'ai entendu le deux tons des pompiers. J'ai dit : "C'est bon, c'est pas la peine". » Les médecins urgentistes prennent immédiatement le relais du secouriste, aidés de leur défibrillateur. L'homme est « choqué » et ramené à un rythme cardiaque rassurant, avant d'être pris en charge et transféré à Valenciennes.
L'intervention de M. Hecquet lui a sans doute sauvé la vie mais le secouriste se garde bien d'en tirer toute gloire. « Je n'ai fait que mon devoir, déclarait-il modestement hier après-midi. Les secours sont bien sûr les plus efficaces dans ce genre de situation mais c'est souvent le temps du trajet qui joue » Déformation professionnelle oblige, sans doute, il poursuit : « Il y a 50 000 morts en France par an, et 90 % des cas ne sont pas sauvés faute de quelqu'un capable de gérer l'intervention avant l'arrivée des secours. C'est la preuve que les formations de secourisme, c'est important » À croire qu'il a été désigné comme l'être providentiel : il y a quelques années, il avait déjà sauvé une personne qui s'étranglait pendant son repas dans un restaurant cambrésien. Malheureusement, il n'était pas là le jour où sa plus jeune soeur, décédée brutalement à l'âge de 50 ans, a été victime d'un accident similaire... Avec un sourire au coin des lèvres, Gérard Hecquet conclut : « J'espère juste que si un jour il m'arrive quelque chose, il y aura quelqu'un pour m'aider aussi ! » •


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